Depuis mon retour, l'une des questions que l'on me pose le plus, exceptée la fameuse "Quel pays as-tu préféré ?", est "Alors, c'était comment, raconte !". Bien sûr, il m'est difficile d'y répondre, tout d'abord parce qu'il faudrait plusieurs heures pour raconter 9 mois de voyage, mais aussi parce que c'est une expérience qu'il faut vivre pour vraiment savoir ce que c'est et ce que cela peut apporter. Voyager n'est pas seulement voir de beaux paysages et découvrir de nouvelles cultures, il y a de nombreuses autre choses pas forcément facile à expliquer qui en font que c'est un plaisir unique. Alors le plus souvent je me contente de répondre par "C'était génial" ou "J'ai des souvenirs plein la tête".
Il y a voyager et voyager...
Car, en effet, c'est une expérience incroyable que je suis fier et tellement heureux d'avoir réalisé. En partant, je me disais que j'allai vivre quelque chose d'exceptionnel. En revenant, j'en ai eu la confirmation car je crois bien avoir tout simplement passé les meilleurs moments de ma vie. Le plus dur quand on rentre, ce n'est en fait pas de revenir à une vie plus "normale", c'est de se dire que les moments que je vivais qui étaient jusque là du présent font maintenant parti du passé, des souvenirs. Réaliser que c'est fini, terminé.
Pour reprendre les mots d'un livre que j'ai récemment lu traitant des voyageurs ("The Beach" d'Alex Garland), je considère qu'il y a une différence entre un touriste et un voyageur. Un touriste est en vacances, un voyageur... voyage ! De la même manière, il y a une différence fondamentale entre voyager pour du court terme et du long terme. Je crois en fait que la barrière est autour de 7/8 semaines. Au-dessus, on entre je pense dans un autre état d'esprit, une autre mentalité par rapport à son voyage en lui-même. Je vais essayer de vous faire comprendre pourquoi en décrivant comment j'ai vécu mon voyage tout en vous détaillant quelques plaisirs du voyageur...
Chaque jour est un samedi
Le premier principe du voyageur est : chaque jour est un samedi. A quoi bon faire la différence entre les jours de toute façon ? La notion de jour de la semaine et même de calendrier n'a plus trop de sens. On oubli très vite la date, utile seulement à la limite pour les transports (avion, etc...). On se lève tard si on en a envie (même si en fait, il faut pas croire mais on se lève souvent relativement tôt et on reste que très rarement au lit tard), on fait la fête n'importe quel soir. En bref, comme aimait le répéter une compagne de voyage : chaque jour est une fête !
Où je dors ce soir ?
Pas la peine de se faire trop de planning ni de réserver à l'avance, en tout cas en ce qui me concerne. On voyage comme on en a envie, au rythme qu'on a envie. On a envie de rester dans un endroit qui nous plait, pas de problèmes ! Le but n'est pas de voir le plus de choses mais bel et bien de profiter des endroits où l'on est. Quand on voyage, on est dans un processus de découverte permanente. Chaque endroit où l'on pose les pieds est nouveau, unique. Impossible de se lasser ou de s'ennuyer, il y a toujours à découvrir, à faire.
Combien de fois m'est-il arrivé de ne pas avoir la moindre idée d'où j'allais dormir le soir même, ou encore de savoir où j'allais et ce que j'allais faire le lendemain ! On voyage au grès de ses envies, des personnes que l'on rencontre, de ce que l'on a entendu lors de conversations passées et un peu aussi parfois grâce aux conseils du Lonely Planet ;) Quand j'ai réservé mes billets d'avion, je connaissais les grandes lignes directrices du voyage mais j'avais aucune idée des endroits précis où j'allai me rendre. Avec Tommy, on est arrivé le premier jour au Brésil sans aucun guide (papier) touristique ! Quand on a commencé notre périple de Salta au Nord de l'Argentine jusqu'à Cusco au Pérou, on avait strictement aucune idée du parcours que l'on allait faire ! En partant d'Australie pour Singapour, je savais juste que j'avais un vol 6 semaines plus tard en partance de Bangkok en Thaïlande, et c'est tout ! J'avais juste acheté un guide "South-East Asia on a shoestring" la veille histoire de. Et c'est ça qui est bon !
Libre, zéro stress
Peut-on vraiment être plus libre que lorsque l'on voyage ? Zéro contrainte, zéro stress, tout à voir, tout à découvrir... Difficile de faire mieux. Une chose dont je me suis également libéré durant le voyage, c'est l'information. Evidemment, je ne pouvais pas me passer des news sportives mais pour le reste, nada ! Et c'est en rentrant, quand on retrouve tout ce flot d'informations à la télé, à la radio, dans les journaux, que l'on réalise que ce n'est en fait pas si mal du tout de n'être au courant de rien. Pas de mauvaises nouvelles du monde, pas d'informations traitées de mauvaise manière, pas de soucis, ça fait du bien. Le seul truc qui me manquait un peu était de découvrir de la nouvelle musique et de voir de nouveaux films.
La backpacker attitude
On se rend aussi assez vite compte qu'on a pas besoin de grand chose pour vivre. Que possède un voyageur à part son fameux backpack ? Bon, OK, de l'argent, mais pas tant que ça je vous rappelle ; voyager en backpacker, ça coûte pas cher. On se contente de peu, de l'essentiel. Le voyageur, il est pratiquement toute la journée dehors, loin, très loin, à des lustres de la vie métro/boulot/dodo. Du coup, bien que cela dépende du pays, on a la peau qui noircit et qui ne s'éclaircit plus, les poils qui blondissent et les cheveux aussi, tout en frisant drôlement en ce qui me concerne ! ;)
Vivre en backpacker, c'est aussi changer de lit et apprendre à se servir d'une nouvelle douche tous les 2 ou 3 jours. C'est aller au resto tous les jours midi et soir dans les pays pas chers et trimballer son sac de bouffe pour manger des sandwichs au thon et des pâtes bolo dans les pays plus chers. C'est porter les mêmes fringues pendant des mois et oublier ce qu'est un cintre ou plus généralement une armoire pour ranger ses affaires. C'est passer plusieurs mois en tongues, short et t-shirt et oublier ce que c'est que des chaussures, un pantalon et un blouson. C'est se raser pas plus d'une fois par semaine. C'est dormir dans des chambres de 10 et se faire réveiller au moins 3 fois par nuit. C'est avoir son petit carnet toujours avec soi pour écrire ses journées. C'est gérer un budget et choisir le restaurant le moins cher quand on est en Bolivie pour économiser au final 20 centimes d'Euros. C'est tous les jours apprécier et profiter pleinement de la journée, du moment présent, sans vraiment penser au futur.
Et pour finir, c'est rencontrer et partager. Tous les jours, en permanence, on rencontre de nouvelles personnes et de nouvelles cultures. On parle Anglais ou Espagnol, on oubli parfois le Français pendant plusieurs semaines. On va de l'avant, on augmente sa sociabilité ;)
En fait, le seul problème du voyage, c'est que ça doit s'arrêter un jour...
mardi 29 avril 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
J'aime bien cette phrase "chaque jour est un samedi"
Sympa ta petite reflexion...
Allô! Je viens de voir ton commentaire sur mon blogue. Je me retrouve tellement dans ce que tu écris dans ce billet!
Ma thérapie à moi a été d'écrire un bouquin tiré des multiples courriels envoyés à mes proches pendant le voyage (infos ici, si t'es curieux: www.cartespostalesdasie.com). Je prendrai le temps de lire ton blogue plus à fond quand j'aurai une minute, ça fait toujours un bien fou de voyager par procuration! :-)
Je viens de dévorer ton blog! Ya plein de trucs très intéressants, bravo ! J'y retournerai c'est sûr.
Hehehe... Ca va être dur de reprendre le boulot...
Bisous!
Emilie
Enregistrer un commentaire